virgule a écrit :Les sciences dures sont des créations humaines, donc aussi susceptibles aux interprétations et aux erreurs
Certes...
...mais les sciences dures, indépendamment des erreurs et interprétations dont leur histoire a participé, peuvent se prévaloir de construire un savoir objectif durable (durable, car la physique quantique, par exemple, est en train de mettre à mal la considération classique dont nous usions pour concevoir certaines spécificités de l'univers)
C'est la raison pour laquelle la philosophie a délaissé la physique, les sciences naturelles, la psychologie, etc... ce ne sont pas les visions magiques d'haruspices modernes qui ont permis de fouler le sol lunaire...
dytar a écrit :
Ton détour par la philo semble conséquent, mais à propos de la variation de signification, connais-tu les travaux de wittgenstein ? Pour lui, le sens c'est l'usage, dans une sorte de localisation anthropologique des jeux de langage. La métaphysique a en pris l'un des coups les plus mortels du 20 eme siècle.
Oui, je connais Wittgenstein, quand même je ne saurais en faire l'exégèse (!!!). Mais le "pour lui" gâche tout ; ce que je veux dire (ce n'est nullement une critique de ce que tu écris si éloquemment) c'est que ce rapport au philosophe constitue la vérité du philosophe... et qu'à chaque philosophe... une vérité. Fouillons la mathématique, la biologie, la physique, l'astronomie... nous y découvrirons un enseignement universalisable. Et, si je puis dire, universalisé dans les structures correspondantes (l'Académie).
Egalement, ne penses-tu pas que c'est particulièrement Kant (Hume aussi, assurément) qui assena à la métaphysique son coup fatal ? Je pense à la Critique de la Raison pure et aux Prolégomènes...
dytar a écrit :Persistance de quoi à propos de ce qui ne se résorberait pas dans les
Sciences expérimentales et objectives ?
La philosophie a perdu considérablement du terrain au cours des siècles ; à quoi sert-elle maintenant ? Pour ma part, à rien. La science s'est progressivement substituée à ses travaux jusqu'à devenir ce qu'elle est. Quant à la psychanalyse (et je le sais pour avoir longtemps discuté la problématique avec des psychanalystes), ne reposant que sur l'interprétation, elle ne saurait plus guère avoir de légitimité... en revanche, j'estime qu'elle est un fond de commerce florissant (20 ans d'analyse, parfois, c'est dire...).
dytar a écrit :Enfin, l'argument d'une absence d'objectivité à l'interprétation qui serait de l'imposture intellectuelle s'évanouit à mon sens dans le simple "peut-être que" précédant l'interprétation, même si les Psy ont à l'évidence énormément d'influence sur leurs patients.
Et qui dit que le psychanalyste ne raisonne pas en fonction de ses propres complexes ? De ses propres fantasmes ? Comment démontrer l'objectivité de ses conclusions et de l'orientation de ses questions ? Rien.
Geronimo a écrit :
Le psychanalyste étant là uniquement afin de, théoriquement, aider la personne en psychanalyse à aller vers des pistes de réflexions le concernant en fonction de ce que cette personne aura déjà "raconté" aux psychanalyste.
Comment témoigner de la pertinence et de l'objectivité des dites pistes ? Sur quel systèmes critériologiques objectifs encore desquelles elles puisent leur légitimité sont elles fondées ? Je n'en connais aucun.
Geronimo a écrit :
En principe, une personne orientée vers une psychanalyse est censée être prévenue que TOUT le travail qu'elle effectuera sur un temps donné, qu'il dure quelques mois ou plusieurs années, devra être intégralement interprété par elle-même.
Si c'est le patient qui interprète son mal, comment se convaincra-t-il de la justesse de son interprétation ?
Geronimo a écrit :
Si je dis ceci, c'est pour la simple raison que j'en ai également discuté avec ma psychiatre récemment, et elle-même m'a très clairement dit que, si par hasard je venais un jour à vouloir faire ceci, si j'en ressentais le besoin, et bien le rôle du psychanalyste ne sera pas de me donner les réponses ni ses interprétations, les réponses seront les miennes et uniquement les miennes. Je peux être en total désaccord avec le psychanalyste sur un point voire sur tout, peu importe, c'est MA réflexion, certes aidée par le biais de pistes sensées et données uniquement par rapport à ce que JE dis.
Qui prouve que ta réflexion sera la bonne ? Quel est le système critériologique objectif qui t'en assurera ? Tu es condamné à douter, à mon sens...
Geronimo a écrit :
Même si le psychanalyste me donnait son avis, je serai conscient que ce n'est pas son avis qui compte, mais le mien. La psychanalyse étant un processus conscient et volontaire, et surtout intégralement personnel. D'ailleurs, encore une fois si je ne me trompe pas, ce n'est pas le psychanalyste qui décide du "quand" l'analyse est terminée, mais bel et bien la personne en analyse qui saura que pour elle c'est terminé et qu'elle a trouvé SES propres réponses à ses propres questions.
Confère à ma précédente réponse
drm49 a écrit :"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement - Et les mots pour le dire arrivent aisément."
Pardonne-moi mais c'est faux. Si tu peux m'expliquer -restons dans la philosophie- les théories de Meinong, Husserl avec des mots simples au cœur d'une énonciation claire, ou -entrons dans la mathématique- la théorie des quantas, je te tire le chapeau que j'achèterai pour l'occasion...