Improvisation et neurologie

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Magazine "Science & Vie", mai 2008, n° 1088.

Je ne retranscrirai pas l'article dans son intégralité, mais en substance, il est fait mention de l'expérience de deux médecins américains ; celle-ci a consisté à observer les cerveaux de six pianistes de jazz improvisant, puis jouant une mélodie mémorisée.

Et ils ont constaté qu'en improvisant, "le musicien désactive le cortex préfontal latéral, région associée aux comportements consciemment contrôlés, corrigés et parfois censurés (...) plus étonnant, les régions impliquées dans le toucher, la vue et l'audition s'emballent aussi ! Le mystère de la créativité est-il percé ? De futures observations sur des cerveaux de peintres et de poètes le diront".

A méditer !

[Leroy]

J'en avais fait un résumé et posté dans je ne sais plus quel topic, de cet article car je l'avais également trouvé fort fort intéressant.

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Ah... désolé pour la redite, alors

[Grimm]

Chez moi tout se déconnecte et rien ne fonctionne..... C'est grava docteur. Bref en impro, je suis une quiche et en général aussi d'ailleurs.

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Bref en impro, je suis une quiche et en général aussi d'ailleurs.

...ben tiens !!

[Grimm]

...ben tiens !!

Si si un quiche, quoi que je préfère les pizzas...

Il me reste tellement de travail pour arriver à mes objectifs !

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pour arriver à mes objectifs !

...que tu atteindras.

[DFH]

Et qu'en est il du cerveaux des autres musiciens?

Je veux dire, dans une improvisation d'un groupe, de jazz, ou autre, qu'en est il du cerveau? Y a t'il une interaction entre les cerveaux des autres musiciens?
Ou bien c'est une sorte de mémoire qu'on les musiciens du jeu des autres membres, des plans joués, qui font qu'ils adaptent leur jeu par rapport aux autres?
Mais dans ce cas, ça ne devient plus une "improvisation", si?

On a tous déjà au cours d'une repete parti dans un boeuf, qui peut donner des choses extra et improvisées, et qui, si ils ne sont pas enregistrés, et encore, sont difficilement réalisables à nouveau, qu'est ce qui fait que parfois des impros marchent et donnent des choses auxquelles on aurait jamais pensé? du hasard? un bon moment? ou bien ça peut être mesuré neurologiquement?


Une page pour en apprendre un peu plus sur le cerveau et la Musique :
http://www.hebdo.ch/musique_et_cerveau_ ... 3382_.html

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Et qu'en est il du cerveaux des autres musiciens?

Pour ceux qui improvisent, j'imagine que le schéma cérébral est le même.

Je veux dire, dans une improvisation d'un groupe, de jazz, ou autre, qu'en est il du cerveau? Y a t'il une interaction entre les cerveaux des autres musiciens?

Un phénomène d'empathie collective s'organisant dans le cadre d'une sympathie intentionnelle, laquelle expliquerait le caractère unique d'une pièce improvisée, en cela consisterait l'implication majeure d'une telle interaction... c'est en ceci que telle improvisation réfère à tel esprit, les cerveaux entrant en fusion esthétique...

Ou bien c'est une sorte de mémoire qu'on les musiciens du jeu des autres membres, des plans joués, qui font qu'ils adaptent leur jeu par rapport aux autres?

Depuis presque 20 ans que je ne fais qu'improviser, je ne pense pas ; tout se fait dans l'instant sans rappel du jeu de chaque musicien. Improviser, c'est être en permanence en confluence d'un éternel présent. Tout au moins pour ma part.

Mais dans ce cas, ça ne devient plus une "improvisation", si?

Question infiniment importante et pertinente. Chacun, nous ne jouons qu'en fonction d'un champ de possibilités affectives qui nous sont strictement et rigoureusement spécifiques : improviser, c'est découvrir nos prédéterminations à jouer nos interventions. C'est d'ailleurs ce que je dis souvent lorsque nous nous produisons sur scène... et ça amuse beaucoup le public !

On a tous déjà au cours d'une repete parti dans un boeuf, qui peut donner des choses extra et improvisées, et qui, si ils ne sont pas enregistrés, et encore, sont difficilement réalisables à nouveau, qu'est ce qui fait que parfois des impros marchent et donnent des choses auxquelles on aurait jamais pensé? du hasard? un bon moment? ou bien ça peut être mesuré neurologiquement?

L'improvisation participe d'une effusion de soi ; c'est ainsi que les sens -comme il est écrit dans cet article de "Science et Vie"- sont exacerbés, sans aucun rapport avec le jeu d'une oeuvre écrite ou préparée ; il me semble d'ailleurs que certains moments de l'improvisation peuvent générer des plaisirs extrêmement puissants, touchant à l'orgasme esthétique. L'intensité du moment improvisé peut d'ailleurs atteindre des seuils paroxysmiques, permettant de repousser parfois très loin ses limites, qu'elles soient techniques ou artistiques.

Une page pour en apprendre un peu plus sur le cerveau et la Musique :
http://www.hebdo.ch/musique_et_cerveau_ ... 3382_.html

Pas-sion-nant. Un très grand merci à toi.

[Kapout]

Ou bien c'est une sorte de mémoire qu'on les musiciens du jeu des autres membres, des plans joués, qui font qu'ils adaptent leur jeu par rapport aux autres?

Depuis presque 20 ans que je ne fais qu'improviser, je ne pense pas ; tout se fait dans l'instant sans rappel du jeu de chaque musicien. Improviser, c'est être en permanence en confluence d'un éternel présent. Tout au moins pour ma part.

Je pense que l'improvisation n'est jamais complètement free, pour nous batteur, j'imagine qu'inconsciemment, ainsi qu'à un niveau nerveux ont a tendance à répéter des phrasés travaillés, voire simplement entendus.
Je suis aussi saxophoniste et bossant l'impro en ce moment, et quand je vois le niveau théorique exigée pour suivre certains morceaux, allez pas me dire que Brecker jouait sans réfléchir. Après, à mon niveau bien plus humble, pas mal de soufflants travaillent aussi la mémorisation de "tags", "patterns" pour leurs impros.

Donc au final, en plus du jeu en solitaire, celà doit se ressentir sur le jeu collectif, si on joue souvent avec les mêmes personnes, on s'habitue à leurs réactions.

Je ne pense pas que cela soit négatif, loin de là, c'est sans doute plus sûr, moins risqué pour nous, pauvres amateurs

Après, je ne dis pas, on produit evidemment (heureusement ?) de temps à autres de petites merveilles de spontanéité en dehors de toute réflexion, sur une impulsion soudaine, et là c'est l'osmose, bien plus merveilleux moment qu'aucune grille travaillée des centaines de fois

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Je pense que l'improvisation n'est jamais complètement free, pour nous batteur, j'imagine qu'inconsciemment, ainsi qu'à un niveau nerveux ont a tendance à répéter des phrasés travaillés, voire simplement entendus.

Jamis complètement libre, je te l'accorde, parce que nous jouons tous selon des axes précis, qu'ils soient techniques et affectifs ; en revanche, c'est davantage la conscience d'une absence de contraintes et d'astreintes qui nous donne cette impression -illusoire, au fond- d'absolue liberté.

Donc au final, en plus du jeu en solitaire, celà doit se ressentir sur le jeu collectif, si on joue souvent avec les mêmes personnes, on s'habitue à leurs réactions.

C'est là où je diffère d'avec ton raisonnement ; l'improvisation est un espace constamment mouvant où tout se découvre perpétuellement ; en formation, et selon la place accordée à chacun, cette habitude aux réactions des autres intervenants tend à se dissoudre. Tout dépend également du style en lequel on improvise : il y a, à mon sens, bien plus de liberté improvisatrice dans les musiques spontanées de ces dernières années que dans le free jazz des années 60...


Après, je ne dis pas, on produit evidemment (heureusement ?) de temps à autres de petites merveilles de spontanéité en dehors de toute réflexion, sur une impulsion soudaine, et là c'est l'osmose, bien plus merveilleux moment qu'aucune grille travaillée des centaines de fois [/quote]