Il fallait réparer cet oubli (désolé Soft)
Considéré comme l’un des précurseurs du one drop, Carlton Barrett a joué en compagnie de son frère Aston pour d'innombrables mythes du reggae (Burning Spear, Max Romeo, Horace Andy, The Heptones...) avant de rejoindre les Wailers.
Dès le milieu des 60's, les frères Barrett forment une section rythmique réputée qui enchaîne les sessions, et qu'ils baptisent Soul Mates puis Rhythm Force.
En 1968, ils forment The Hippy Boys et sortent deux albums avec Lloyd Charmers, Reggae With The Hippy Boys et Reggae Is Tight dont voici un extrait : " onclick="window.open(this.href);return false;
Nous sommes à la fin de l'ère rocksteady : le tempo est plus élevé, la rythmique moins chaloupée et plus effacée au profit des claviers.
The Hippy Boys deviennent ensuite The Upsetters, et enregistrent Liquidator pour Harry J, ainsi que Return Of Django : " onclick="window.open(this.href);return false; (désolé j'ai pas trouvé de version live)
C’est à partir de ce moment-là que le style de « Carly » va s’affirmer, s’inspirant du travail de Lloyd Knibb avec les Skatalites, et du Flyer’s beat de Winston Grennan, qui consiste à placer l’accent sur le 3e temps conjointement sur la GC et la CC, le charley venant agrémenter l’ensemble ; le one drop devient la marque de fabrique de CB. Certains affirment que c'est lui qui l'a inventé, d'autres disent que c'est pas vrai... Bref on s'en fout.
A cette époque, les frères Barrett travaillent en étroite collaboration avec le producteur Lee « Scratch » Perry (" onclick="window.open(this.href);return false;) qui a l’idée de les associer avec un groupe de chanteurs composé de Bunny Livingston, Peter Tosh et Bob Marley : The Wailers. Le groupe produit le double album Soul Rebels & Soul Revolution, puis part s’installer à Londres en mars 1971.
Bunny Livingston puis Peter Tosh quittent le groupe en 1973, mais la success story est en marche.
De nombreux hits des Wailers sont bâtis sur un one drop, comme Stir It Up, Get Up-Stand Up, ou encore I Shot the Sheriff.
Le morceau Concrete Jungle est aussi un très bon exemple. Sur cette vidéo, on peut apprécier le sens du timing de CB, qui parvient à insuffler beaucoup de swing à l'ensemble grâce à la mobilité du charley et la précision de ses ouvertures :
CB utilisait également le steppers beat (en marquant chaque temps à la GC) pour un drive plus tendu, comme sur les titres Is This Love, Buffalo Soldier, Jammin' ou encore Exodus. Dans cet extrait, il joue beaucoup avec les déplacements d'accents et fait preuve d'un toucher remarquable sur la CC, alternant les pêches pleine peau et en rimshot, pour un effet « timbale like ».
Mais la chose qui caractérise le plus le jeu de CB, c'est sa science des syncopes et des triolets sur le charley, dans un esprit proche du shuffle, comme le montre l'exemple ci-dessous :
Suite à la mort de Marley, Barrett travaille moins, mais continue de faire quelques séances d'enregistrement.
Je ne reviens pas sur les circonstances de son décès en 1987 (c'est largement repris ailleurs).
Encore un grand batteur qui nous a quittés prématurément.
Cool Vibes et bonne nuit !
NB : un grand merci à Pento pour son Dossier Rufusdrums dans lequel j’ai notamment puisé pour illustrer cette chronique.
