On avait prévu de passer un bon petit mois de vacances en Australie avec ma chère et tendre et naturellement, j'ai négocié pour un petit passage à Adelaide (très chouette ville d'ailleurs... rarement vu une ville autant peuplée aussi calme, proportionnellement) et donc chez Craig Lauritsen, le "cymbalsmith" dont on peut retrouver les créations sur cymbals utopia.
Il était pret à venir me chercher a la station de métro la plus proche de chez lui, mais n'ayant pas eu le temps de prendre connaissances du fonctionnement des transports en commun dans Adelaide, je préfère prendre un taxi. Donc direct en sortant de l'aéroport, on en a pour une petite demi heure de taxi pour arriver dans une chouette petite baraque toute simple, dans un quartier résidentiel typique de là bas. Dès qu'on arrive il nous accueille et nous emmène dans une petite cabane qui ne paie pas de mine au milieu de son jardin, à l'arrière de sa maison : nous voilà dans son atelier !
C'est un sacré bazar ! Il y a des cymbales à droite, à gauche et juste en face en rentrant, au sol, il y a une 15ène de feuilles d'alliage bruts (oui le monsieur sur la photo, c'est lui) : Du coup on commence à discuter de ça, m'expliquant que majoritairement, il se fournissait chez des fonderies en turquie mais qu'il a pu tester plusieurs fonderies, donc quelques grandes marques. Petit fun fact, nos chères feuilles en B20, voir même B25 pour certaines marques, ne sont jamais réellement ce qu'elles prétendent être. Elles sont plus des B17 à B23... a ce moment je le regarde avec des yeux semblables à ça :
Il m'explique qu'en fait à la base, les proportions en métaux sont très certainement de 80% de cuivre et 20% d'étain (ou 75/25 dans le cas du B25). Mais lorsque l'alliage est créé et que les deux métaux sont mélangés/fondus, en fonction de la température ambiante principalement mais également d'autres paramètres dont je n'ai plus le souvenir, on a une sorte de perte d'étain par évaporation à très haute température. Ce qui fait qu'à la fin on se retrouve avec des proportions un peu bâtards. Naturellement, connaissance cela, les fonderies compensent un petit peu, mais c'est pour ça qu'on se retrouve avec des alliages allant de B17 à B22, B23... Il a vérifié cela avec un chimiste local, avec un microscopes et d'autres trucs... mais je dois avouer ne pas avoir tout compris à ce moment là
Conclusion de tout cela, il me dit qu'en fonction de la saison en turquie, ses feuilles sont plus ou moins dures à travailler !Du coup, il me montre tous ses outils pour le martelage, qui sont dans une petite arrière pièce, bien insonorisée, pour épargner un peu les voisins
Il a genre une dizaine de marteaux différents, qui sont vraiment spécifiques en fonction de : si il est en train de travailler la forme de sa feuille brute, si il travaille la cloche, plutôt le corps, la tranche et naturellement, en fonction du son qu'il veut obtenir 
Après il m'explique pas mal de trucs sur les différents types de martelages qu'il fait, ses techniques (qui sont d'ailleurs pas mal toutes explicitées sur son site). Mais il n'a pas de martelage type, ça dépend tellement de ce qu'il veut, comment est l'alliage, ce qui reste à faire... c'est marrant d'ailleurs, il avait encore un proto sur lequel il était en train de travailler, avec quelques lignes tracées au crayon en papier : D'ailleurs, entre chaque martellage il laisse toujours la cymbale au repos sur l'un de ses stands, histoire de la laisser récupérer du martelage. Et ce qu'il fait, c'est qu'il la tapote tous les jours : si le son ne change pas au bouts de 2-3 jours, c'est qu'elle a récupéré, il peut donc appliquer un nouveau martellage !
Le gars est super intéressant, il a pas mal d'histoires et d’anecdotes à raconter sur ses créations et sur les différentes marques qu'il a déjà retouché. Par exemple, il m'expliquait qu'à la base, il a commencé à faire ça parce qu'il ne trouvait pas forcément SON son, dans les cymbales existantes. Il avait une Agop qu'il adorait de ouf et il se l'ait faite volée... du coup il en a racheté une, mais le son ne lui plaisait pas autant. Du coup il a lu deux/trois petites choses à droite à gauche, a acheté un marteau, une enclume adaptée et il a commencé à retoucher son agop. Juste comme ça
Depuis il en a retouché pas mal, mais au final il ne joue même pas avec les meilleurs, il joue avec celles qu'il a retouché/créé, mais qu'il n'oserait pas revendre à ses clients tellement elles sont nulles. (et pour avoir testés une ou deux, je peux dire qu'en effet, elles sont vraiment poubelles).(oui c'est moi à droite... avec tout de même encore les 8h de décalage dans les dents, un peu d'indulgence :p )
Bon après tout ça, le sujet principal de ma venue, les cymbales
Petite présentations des différents stands et stocks de cymbales. Il en avait pas forcément beaucoup, parce qu'il revenait d'un petit trajet à Sydney, ou il venait d'en vendre une dizaine (HH, toutes ses crash et une ou deux rides). Le premier sur la droite, contenant toutes celles qui sont soit à vendre actuellement, soit encore en repos comme expliqué ci dessus : Sur chaque cymbale, il y a juste un petit carton avec le poids de la bête, éventuellement le nom du client et des notes sur des modifs faites/à faire.
The Drummerie is carrément proud of you. 
