J'ai donc récupéré ça (sauvé même, sans quoi ça partait à la décharge):
Un Wurlitzer Model 44 (que certains ont, par la suite, nommé 4400), orgue électrostatique qui pèse bien ses 150 kg.
Produit de 1953 à 1964.
D'un point de vue technologique c'est assez marrant, puisque, faute d'oscillateurs, là où Hammond utilisait des roues "dentées" pour induire une fluctutation périodique du champ électromagnétique, et produire ainsi une oscillation électrique, Wurlitzer a utilisé des anches semblables à celles d'un harmonica.
On a donc une anche (chargée électriquement), qui vibre devant une plaque "fixe", elle aussi chargée électriquement. On obtient donc l'équivalent d'un condensateur dont la capacitance varie avec les vibrations de l'anche, ce qui se traduit par une oscillation électrique, transmise à l'amplificateur (à lampe... J'ai au moins repéré des 6L6, mais il y a d'autres choses. A voir plus tard, je n'ai pas encore inspecté plus avant), puis au haut-parleur (un 15" qui ressemble à du vieux Jensen parait-il).
Afin de faire varier les plaisirs on varie le positionnement de la plaque "fixe" par rapport à l'anche:
-Variation sur la longueur (près de la base, au milieu, ou près de la pointe de l'anche)
- Variation de hauteur (à la même hauteur, un peu plus haut, un peu plus bas)
On obtient ainsi neuf timbres différents.
Les anches ayant une certaines inertie qui nuirait à l'attaque et à la justesse de l'instrument, elles sont actionnées non-stop par le compresseur.
Musicalement, cependant, en ayant toutes les notes du clavier (toutes les anches) qui sonnent en même temps, on obtient une cacophonie semblable à celle d'un accordéon dont on actionnerait toutes les touches en même temps (avec beaucoup de doigts, c'est possible).
Du coup, les anches sont placées dans un compartiment étanche, totalement insonorisé (ça marche bien, on n'entends strictement rien).
En tout cas, c'est du solide. Dans le meilleur des cas cet orgue à 49 ans. Je l'ai branché, allumé, et il a chanté sans sourciller, comme si de rien était !
Niveau son, on se rapproche vraiment du son des orgues à tuyaux, c'est assez bluffant ! Selon les registres utilisés on retrouve même un petit quelque chose qui fait songer au mellotron. Pour du jazz, en revanche, l'attaque reste trop molle, et il faudrait lui adjoindre une cabine leslie ou assimilé (un spectratone par exemple, pour rester chez Wurlitzer... Je vais essayer de trouver ça).
Enfin, niveau puissance, on fait trembler les murs sans forcer (il descends à 30Hz le bestiau sur les pédales).
Bref, content !
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un Hammond sinon rien.... 
). Difficile de s'y retrouver parmi les 18631535 marques et modèles disponibles...