Qu'y a t-il de soi dans l'expression musicale ?

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ellipse
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Re: Qu'y a t-il de soi dans l'expression musicale ?

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jpdrummer a écrit : Je n'aurais jamais un gros niveau, je fais avec, mais je sais maintenant que j'ai mon jeu, avec un son à moi, et ça, je préfère 1000x maintenant.
On ne peut plus d'accord avec toi :cocktail:



Bon, alors si c'est reparti :lol: :lol: :lol:
Alexandre a écrit :Autre question :
Notre manière de jouer est-elle à l'image de notre structure psychique ?
;)
Oui, en ce que la première procède de la seconde autant que la seconde préside de la première.
Mouton-carnivore a écrit : Et dans la mesure où le "soi" est grandement construit par notre vécu, notre origine, notre milieu, je vois difficilement comment on peut discriminer le "soi" de ses influences...
A mon sens, le choix de soi est un engagement d'être : ainsi puis-je le discriminer en cela qu'il est à son influence une émanation, une perspective, une projection qu'on a fait sienne. Ce n'est pas parce que je suis influencé que je n'existe pas par delà mon influence sous une originalité d'être spécifique. L'influence, c'est l'acceptation sous condition d'adhésion, c'est être autre que la source en l'étant à soi d'une correspondance nouvelle. Il n'y a de ce que l'autre m'influence qu'en ce que cette même influence est structure d'un somme qui la dépasse : la façon de construire un solo, par exemple, tiendra peut-être de celle que j'ai pu constater chez un grand musicien ; il n'empêche : en la jouant, je la modèle selon mes normes, et l'identité musicale de celui qui me l'aura inspirée n'en sera que dissoute, en ce qu'elle est tapissée de ce que je l'existe, en ce qu'en ce que je l'existe de mon intention.

L'influence est un constat de décès tout autant qu'une naissance d'un être, esthétique, ici.


Mouton-carnivore a écrit : Aussi, même lorsqu'on a l'impression d'exprimer librement son "soi", on reste, malgré tout, pétri de tout ce qui nous a construit.
C'est vrai... mais ce qui nous a construit, justement, ne nous a véritablement bâti qu'en ce qu'on a consenti à s'en reconnaître. Quiconque a grandi dans un univers musical tel qu'il l'a subi et s'en est détourné ; ainsi ne préside t-on jamais qu'au choix de ses "faire", et donc, de son expression musicale (puisque c'est ici le sujet).
Mouton-carnivore a écrit : Combien de rockeurs en herbe m'ont déclaré à quel point ils souhaitaient proposer au public une œuvre honnête, intègre, originale, et loin de la "soupe qui passe à la radio", alors qu'ils ne faisaient que plaquer les trois mêmes vieux accords usés ?
Combien de "jazzeux" s'emploient à user, jusqu'à la corde, des substitution d'accord qui était novatrices...il y a 50 ans ?
Combien de musiciens dans le petit monde de "l'improvisation libre" (j'ai un peu trainé au Grim, aux concerts de Monterra et ses disciples), sonnent, étrangement, tous pareils ? Utilisent les mêmes artifices (tournevis, brosses, ballons pour frotter les cordes des guitares, par exemple) ?
Tout à fait ! Mais tous ces musiciens cités n'ont jamais été qu'eux-mêmes dans leur expression musicale, à leur manière, sous leur mode quand même n'ont-ils visiblement rien révolutionné :lol:
Mouton-carnivore a écrit : Et, à tout cela, il faut rajouter que, bien souvent, on joue avec d'autres musiciens, et qu'il faut donc mêler différents égo, et donc abandonner une part de soi, pour créer un tout. :wink:
Abandonner une partie de soi me semble impossible : souscrire à des compromis ne procède jamais que de sa détermination propre et il me semble qu'on est toujours soi-même lorsqu'on en décide ainsi ; ce n'est qu'un autre aspect de sa personnalité artistique.
sTEEVE cANON a écrit :Je conclurai sur l'excellent mot de Géro : on joue ce que l'on est, on est ce que l'on joue, que ça plaise, par ailleurs, ou non.

Ce n'est pas toujours vérifiable,par exemple derrière mes fûts je suis clairement un gros bourrin,grosse frappe et manque de technique assumé,voir même c'est une quête,et dans mon boulot je suis plutôt précis et attentionné (travail du bois dans le secteur du nautisme).
Mais c'est bien toi qui joue ! Tu es ce que tu es au moment où tu l'es, peut-importe le registre dans lequel tu officies. C'est un "je" qui s'exprime lorsque tu es à la batterie, un autre "je", lorsque tu es au travail... la synthèse de ces "je" formant ce moi caractéristique et original qui définit ce que tu es en "unité d'être".

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